Finalement voila un article du Monde qui remet les choses a leur places :
"Transmise par le bouche-à-oreille et par téléphones portables, l'information a été reprise par les journaux locaux et un quotidien national, Le Parisien, relayée en boucle par France Info et Canal+ : le Teknival de Chavannes (Cher), qui s'est tenu en marge du Printemps de Bourges le week-end du 1er mai, se serait achevé tragiquement avec la mort de deux personnes, et... d'une quinzaine de chiens retrouvés éventrés.
Or seule la mort de Laetitia, une jeune fille de 22 ans, décédée d'une overdose, a été établie. Le reste relève du fantasme. Contrairement à ce qu'ont écrit certains journaux locaux, mercredi 3 mai, il n'y a jamais eu de second mort. Pas plus que de chiens éventrés.
Depuis quelques jours, autour des champs de Chavannes, le bruit courait que des dealers arrivaient sur place avec des chiens dont les estomacs étaient lestés de drogue, afin d'échapper à la fouille. Une pratique courante, connue des pompiers et des gendarmes, disait-on. Selon la rumeur, une quinzaine de ces chiens auraient été retrouvés éventrés au lendemain du Teknival, leurs maîtres ayant voulu récupérer la drogue cachée dans leur estomac.
Autre prétendu "incident" repris dans les médias : des vipères, nombreuses sur le terrain et rendues folles par les décibels, se seraient précipitées vers les baffles et auraient piqué des ravers... Les pompiers, qui ont assuré les permanences sanitaires sur place, ne se souviennent pourtant pas avoir eu recours à la moindre goutte de sérum antivenin.
Si la presse locale a pris la précaution d'utiliser le mot "rumeur" en relatant ces "faits", Le Parisien a, dans son édition du 4 mai, repris ces allégations sans utiliser le conditionnel. En légende d'une photo de raveur tenant son chien en laisse, le quotidien publiait même un témoignage de vétérinaire anonyme évoquant l'éventration des bêtes "pour y récupérer les stupéfiants". Christiane Machavoine, chef du service départemental hygiène alimentaire, est affirmative : "Nous n'avions envoyé aucun vétérinaire sur les lieux."
A la mairie de Chavannes, à la gendarmerie, à la préfecture, personne ne confirme l'existence de chiens retrouvés éventrés. La société Sita à Orval, près de Saint-Amand, qui a fourni les bennes où l'on aurait retrouvé les cadavres des animaux, et qui a assuré le nettoyage du site, dément avoir trouvé quoi que ce soit ressemblant à des chiens dans ses bennes. Personne n'a rien vu, pas même à la direction départementale de l'équipement, qui a supervisé le nettoyage. En milieu de matinée, jeudi 4 mai, les gendarmes commencent à s'énerver : " Ça suffit les conneries, il n'y a pas eu de second mort ni de chiens éventrés !" Jeudi soir, Canal+ se faisait pourtant encore l'écho de cette prétendue affaire lors d'un reportage diffusé dans le journal de 18 h 50, où les faits étaient présentés sans aucune précaution. En revanche France Info a fait un rectificatif à l'antenne vendredi matin.
Seule certitude : un cadavre de chien a bien été retrouvé, dimanche 31 avril au matin, sur le bord d'une route adjacente, la route menant au village de Saint-Loup, mais le chien avait été non pas éventré, mais écrasé.
Patrick Martinat
Article paru dans l'édition du 07.05.06"
Heureusement juste une rumeur, en esperant qu'ils n'aient donner d'idées a personnes.